L’affaire dite de détournement de fonds qui agite la mairie d’adjohoun depuis un moment suit son cours et connaitra certainement son épilogue sous peu. Après l’étape des enquêtes de la Brigade Économique et Financière, le dossier est envoyé sur la table du Procureur Spécial de la Cours de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme qui convoque les personnes qui y sont citées.
Le Maire François Zannougbo et le Conseil de Supervision en tant que plaignants, la Secrétaire Exécutive Jérônime Bocovou en tant que présumée auteure de dissipation des fonds publics de même que certains de ses collaborateurs de la chaine des dépenses sont attendus à la Criet ce jeudi 21 Novembre 2024. Les faits qui les amènent devant la juridiction spéciale sont relatifs à une accusation de détournement des fonds publics. En effet la SE est à raison ou à tort accusée d’avoir disposé de fonds de la municipalité.
Dans le cadre des appuis à la Commune, un partenaire privé a mis à la disposition de la Mairie une somme de cinq cent mille (500.000) francs CFA pour la réalisation d’un forage que la SE aurait encaissée et utilisée à d’autres fins. Par ailleurs, dans le cadre de l’appui de l’ONG internationale Plan Bénin, il y a la mise en place d’un montant de six cent mille (600.000) francs CFA destiné au fonctionnement du Comité de mise en œuvre du Programme de Plan Bénin dans la Commune d’Adjohoun, mais ces ressources ont été utilisées par la SE pour la réalisation des images des anciens maires de la Commune alors que cette réalisation n’était pas prévue au budget de la Commune. Elle est en outre accusée d’avoir empoché une somme de 1.093.000 f cfa représentant des produits issus des réformes des engins à deux roues et à quatre roues le 15 septembre 2023. On l’accuse de n’avoir pas déclaré ces ressources au Trésorier communal ni au Régisseur de la Commune. C’est seulement suite à l’interpellation le 18 janvier 2024, de la caissière et de la cheffe du matériel, sur instruction du Maire par le Commissariat de l’Arrondissement d’Adjohoun, qu’il est apparu que l’argent était au niveau de la SE. Alors, la SE a été mise en débet et elle a remboursé l’argent le même jour.
Ces accusations contenues dans un mémoire ont amené le Conseil de Supervision à délibérer en faveur de sa révocation. Mais, cela n’a pas prospéré car conformément aux dispositions de l’article 144 de la loi portant code de l’administration territoriale en République du Bénin, le préfet doit délibérer pour ou contre la révocation de la secrétaire exécutive après présentation du mémoire en défense de la mise en cause et le mémoire du conseil de supervision. Et pour le cas d’espèce, le mardi 15 octobre 2024, c’est plutôt le préfet de l’ouémé, Marie Akpotrossou qui aurait présenté le mémoire en défense de la mise en cause pour conclure qu’il n’y a pas de fautes et par conséquent qu’il n’y a pas lieu de délibérer pour la révocation de la secrétaire exécutive. C’est sans doute l’élément qui a déclenché la saisie des juridictions compétentes habilitées à connaitre les affaires d’infractions économiques. A l’étape actuelle, Jéronime Bocovou, Secrétaire Exécutive de la Commune d’Adjohoun n’est qu’une accusée. C’est la justice qui statuera sur sa culpabilité ou non. Tous les regards sont donc tournés vers la Criet pour voir l’issue à donner à cette affaire qui fait retenir les souffles dans la commune d’adjohoun.
Akuèmaho Gbèto