Le Maire Charlemagne Yankoty était aux côtés de la Collectivité ANATA samedi 08 mars dernier à l’occasion de la réouverture du temple AVESSAN et de l’installation officielle de son prêtre. Paix, tolérance, union et vision commune pour la continuation sont les mots forts qu’on retient de son adresse à l’assistance.

Il commence par remercier Dieu pour la tenue effective de l’événement compte tenue des tiraillements. Il remercie aussi les acteurs qui se sont impliqués pour le terrain d’entente trouvé. Il manifeste sa joie pour l’évènement. Mais il pense que ce n’est qu’un premier pas. Les réflexions doivent se poursuivre pour une harmonie totale autour du temple Avessan qui, est certes pour une collectivité, mais il va au-delà de la collectivité́. C’est un patrimoine de la Ville de Porto-Novo et du Bénin tout entier, indique l’édile de la Capitale qui reconnait qu’il y a des constances dans la relation de l’histoire de Avessan quel que soit le clan ou la langue qui le relate. En effet tous s’accordent que c’est un fétiche. Tous les clans qui ont relaté l’histoire ont parlé de 9 enfants, de termitières, de chasseurs venus du Nigéria. C’est un patrimoine culturel qui appelle une attention particulière. C’est pourquoi il faut trouver une paix durable autour de sa gestion. « Nous allons continuer les discussions et tout rentrera dans l’ordre et nous allons faire en sorte que tout soit dans la convivialité́ », informe le Maire Charlemagne Yankoty qui invite tout le monde à la paix, la tolérance, et l’union.


Soulignons que c’est Monsieur Corneille PADONOU, Houédouto des ANATA qui a ouvert le bal des allocutions. Il a d’abord imploré l’indulgence de l’assistance pour demander une minute de silence pour les parents qui sont tombés durant le combat pour la reconnaissance de la collectivité ANATA comme devant désigner le avessanklounon. Il remercie ensuite les têtes couronnées pour leur soutien et leur présence. Très ému, il dit toute sa reconnaissance au Maire de Porto-Novo, à Dieu et aux mannes des ancêtres car, il y a 48 Heures, personne ne pouvait imaginer la tenue effective de la réouverture du temple Avessan qui est resté fermé depuis une quinzaine d’années environ. C’est une bonne chose dit-il pour cette étape franchie avec la désignation du prêtre Avessanklounon suivant les procédures en la matière. Après son intervention, place est faite à l’histoire de AVESSAN relatée par Akadiri Razack.

LA DIVINITE ABORY-MESSAN ADJAGA

L’oralité́ étant le support du récit du passé au Benin, il nous plait de partager avec vous celui de nos aïeuls sur cette dame que nous célébrons ce jour, 08 mars 2025 sous le contrôle des têtes couronnées ici présentes.
Il fut une fois, trois braves chasseurs originaires du royaume d’Ahory (Zone du Nigéria) de noms de : BAGANDJOU ANATA, ACAKPO et OGBON qui faisaient la chasse à la flêche pendant de longs voyages à la recherche du gibier.
Un jour, fatigués et accablés par la chaleur, ils se reposaient dans un bois lorsque leur apparut, d’une termitière, un monstre à neuf (09) têtes.
Le plus vieux Obagandjou Anata eut le courage d’interroger le monstre qui, sans dire un mot, marcha à reculons pour disparaitre dans la termitière !
Cette vision inattendue décida les trois chasseurs à retourner dans leur village au Nigéria afin de consulter le Fa. L’oracle leur révéla que le monstre serait une divinité́ bienfaisante prénommée ABORY MESSAN ADJAGA. Le Fa leur recommanda d’entretenir le lieu de l’apparition, d’ériger la termitière en un temple, en lui donnant un toit et d’y offrir régulièrement à Abory-Messan Adjaga les produits de leur chasse. Les chasseurs satisfaits exécutèrent à la lettre les prescriptions du Fa. Cette observance rendit leur métier tellement lucratif qu’ils décidèrent de s’installer à côté́ de leur bienfaitrice. Ils défrichèrent les lieux et y découvrirent un étang auquel ils donnèrent le nom de leur Dieu. Peu à peu d’autres chasseurs les rejoignirent avec leurs familles et ainsi se constitua le village d’OKORO ou Quartier ACRON, sous la protection du monstre à neuf têtes (AVESSAN). Obagandjou Anata en fut le premier chef du village vers 1580 et fit de ses deux compagnons ses conseillers. De sources sûres, Abory aurait donné naissance à trois triplets, à a suite dans le village. Ce qui la dispensait de se prosterner devant le roi. Ce qui la fait disparaitre sous la menace d’exécution. Elle réapparut donc, chez nous à Akoro, Acron !!!

Chédo W.